Même sil faut mettre une certaine mesure et les plus gros guillemets sur les mots en ce temps de crise sanitaire où le nombre de décès dus au coronavirus est chaque jour plus effrayant, il y a des secteurs qui tirent profit de la pandémie. Les grandes surfaces et services alimentaires notamment qui sont parmi les rares à pouvoir exercer leur activité. Mais aussi les applications pour le télétravail ou les loisirs. Sans oublier toutes les plateformes de streaming. Parmi elles, Netflix a battu de nouveaux records en attirant 15,8 millions de nouveaux abonnés payants de janvier à mars 2020, contre 9,6 millions sur la même période lannée dernière, daprès son communiqué de résultats publié fin avril. Un bond de 6 millions que le groupe lui-même qualifie en lien direct avec les mesures de confinement prises dans le monde pour enrayer la progression du Covid-19.
183 millions dabonnés dans le monde
Grâce à cette impulsion, la plateforme compte désormais près de 183 millions dutilisateurs payants dans le monde, soit 23 % de plus que lannée dernière à la même époque (voir graphique de Statista en fin darticle). Son revenu net dexploitation (ou bénéfice) au cours de cette période a également doublé, passant de 344 millions de dollars au premier trimestre 2019 à 709 millions de dollars aujourdhui. Une prédominance sur le marché qui nest pas prête de baisser. Car le confinement, même sil sera assoupli dici quelques semaines, aura donné de bonnes (ou mauvaises) habitudes au grand public qui est tombé sous le charme (ou laddiction) de nouveaux films ou séries sur les bandes passantes du géant américain. Pour preuve lengouement suscité aux Etats-Unis par Tiger King (Au royaume des fauves), une série entre documentaire et téléréalité sur les élevages de félins. Sorti le 20 mars en plein pic de la crise, les foyers américains ont succombé aux charmes de la série et se sont abonnés en masse. Netflix, créée en 1997 par Reed Hastings et Marc Randolph, va en outre doper ses sorties originales en ce mois de mai avec notamment All day All Night, Si tu savais, Mrs Serial Killer (sortie le 1er mai) mais aussi 18 cadeaux (8 mai), The Wrong Missy (13 mai), Je taime, imbécile ! (15 mai), The Lovebirds (22 mai) et Je ne suis plus là (27 mai). En France, les cinéphiles seront aussi sans doute séduits par le partenariat que la plateforme du géant de SVOD américain a signé avec le distributeur MK2 qui permettra de proposer, notamment, de diffuser les oeuvres de François Truffaut.
Disney + démarre fort
Ce catalogue permettra sans aucun doute à Netflix de gagner encore des abonnés. Le géant californien table dailleurs sur 7,5 millions de clients supplémentaires lors du deuxième trimestre 2020, même si lengouement connaîtra forcément un ralentissement lorsque la vie sociale reprendra ses droits. Il en va de même pour ses principaux concurrents, Apple TV+ et surtout Disney+ qui a fait une entrée fracassante sur le marché du streaming depuis son lancement initialement prévu le 24 mars et repoussé au 7 avril en France. Sappuyant sur un catalogue certes moins attractif mais qualitatif, allant des grands classiques à la franchise Star Wars, en passant par tous les Marvel, la chaîne de Mickey a déjà attiré 50 millions dabonnés dans le monde. Cest encore loin de Netflix mais ce départ canon laisse augurer des lendemains de grands profits. Mais pour Disney +, comme la majeure partie des plateformes sur abonnement (avec notamment Amazon, Apple, OCS et bientôt HBO Max) le défi à présent sera sans doute, après le confinement, non pas dattirer de nouveaux clients mais conserver ce quils ont acquis...