1,379 milliard dhabitants, ça fait du monde. Et beaucoup dargent potentiel à dépenser. Même si la Chine communiste na, a priori, pas vraiment datomes crochus avec le luxe, les plus grandes marques mondiales ont compris tout lintérêt à investir ce vaste marché.
De Prada à LVMH en passant par Cartier, Dior, Givenchy, Hermès, Louboutin, Louis Vuitton ou encore les Galeries Lafayette (qui va ouvrir, après Pékin, un deuxième magasin à Shanghai), les leaders de la mode sinstallent de plus en plus dans ce pays, en misant principalement sur la jeunesse.
Cette dernière, qui absorbe environ 30% des ventes du secteur du luxe en Chine, na souvent que faire des analyses éthiques ou macroéconomiques de ses dirigeants. Des bijoux à la mode, en passant par les cosmétiques et les sacs à main, ils sont friands de luxe.
On constate lémergence en Chine dune classe supérieure ou moyenne supérieure très vigoureuse", a ainsi souligné Jean-Paul Agon, PDG de LOréal, lors dune conférence téléphonique avec des analystes financiers reprise par lAFP. "Et ce qui a changé est que désormais les millennials de cette classe (...) nont absolument aucune hésitation à acquérir des produits de luxe."
Le Manzi ou comment démontrer son statut social
Une des explications vient de la notion de mianzi, autrement dit le fait de garder la face, la valeur dune personne étant souvent reflétée à travers son succès et son ostentation. Cette culture du mianzi fait ainsi de la Chine un vivier particulièrement intéressant pour les marques et les produits de luxe, que beaucoup de Chinois acquièrent en vue de démontrer leur statut social.
Du coup, alors que le made in China fait de plus en plus partie de notre quotidien, la Chine continentale est devenue, en moins de dix ans, le premier client du secteur du luxe made in France. Selon les sources, ces achats qui ont représenté 34 milliards deuros en 2016 pourrait grimper à 74 milliards en 2020.
Certes les Chinois consomment encore plus lorsquils sont à létranger (84 milliards deuros) mais leur consommation dans leur pays dorigine est en croissance constante. La croissance du chiffre daffaires du secteur du luxe en Chine a été de 15 à 20% au premier semestre, estime ainsi Daniel Zipser, associé au cabinet détude McKinsey, basé à Shanghai.
Des boutiques loin des mégalopoles
Et même en ces temps de guerre commerciale avec les Etats-Unis, les grandes marques, de Gucci, filiale de Kering, au britannique Burberry en passant par Hermès, ont toutes fait état dune bonne résistance de la demande chinoise pour leurs produits au deuxième trimestre 2018.
Pour capter la clientèle jeune, les grandes marques françaises, mais aussi mondiales, simplantent de plus en plus loin des mégalopoles. Hermès et Prada ont ouvert en un magasin à Xian, ville impériale du centre du pays; LVMH sest implanté à Wuhan, une ville de 11 millions dhabitants tandis que Chaumet a choisi douvrir une boutique à Wuxi, près de Shanghai.